Première semaine de vacances de Pâques : envie de nature, de tranquilité, de soleil, de paysages spectaculaires, de vertige, de vautours ? Direction les Gorges du Tarn et le Causse Méjean ! Là-bas, la saison ouvre tout juste. Il faut bien se renseigner sur les hôtels et surtout sur les gîtes déjà ouverts, mais si c'est le cas, l'avantage en cette saison, c'est qu'il y restera de la place :-) Nous partons donc en itinérance à pied, pour 4 jours, avec logement en dur, dans cette partie de la Lozère à la frontière de l'Aveyron. La boucle effectuée se trouve à l'extrême ouest du Causse Méjean, célèbre pour ses paysages de "steppes mongoles", mais qui se trouvent plutôt au centre et à l'est du plateau. Nous, nous marcherons du côté des gorges du Tarn et de la Jonte (au fond, sur les corniches, et en bord de falaise) et une journée sur le causse, mais dans une partie boisée.
Attention à la météo ! En cette saison, ça change rapidement. Nous avons eu de la chance avec 4 jours de marche sans pluie mais le soir du 4ième jour, la neige arrivait... le 13 avril. Il ne fait pas chaud dans les gîtes ; ils viennent d'ouvrir ! Cependant, nous avons passé un super séjour en famille en faisant le plein de grand air et de nature. A conseiller vivement.
Info : Les traces de l'itinéraire ci-dessous sont celles effectuées sans avoir été retraitées. Attention, nous sommes trompés deux / trois fois et avons dû faire demi tour (les traces le montrent). Le 2ième jour, il y a un passage un peu technique avec des échelles pour redescendre au Rozier lorsque nous étions à hauteur du rocher de Cingleros. Il peut être évité en prenant le sentier inférieur partant à hauteur du Pas de l'Arc dans le sens Les Vignes - Le Rozier bien-sûr).
Les fichiers de l'itinéraire à télécharger :
- Distance totale : 59,1 km au GPS
- Dénivelé positif : + 2300 m environ
- Jours de marche : 4
- Logements : Hôtels, gîtes
- Moyenne journalière : 14,8 km
Dimanche 09 avril 2023 : La Malène - Les Vignes
12,5 km, +390 m, -410 m, 4h20 sans les "grandes" pauses
Pour cette première journée, nous décidons de rester au fond des gorges et de suivre le sentier le long du Tarn. Nous laissons donc le GR6 (balisage blanc et rouge) ou le GRP du Tour du Causse Méjean (balisage jaune et rouge) pour les jours d'après. Il fait frais ce matin, mais beau ; Antoine court sur le chemin car les cloches ont déposées quelques oeufs !!! Après quelques kilomètres, nous laissons la piste forestière pour poursuivre sur le sentier (balisage jaune) qui prend un peu de hauteur mais qui reste toujours sous les falaises. Parfois nous entendons des voix. Ce sont soit des kayakistes sur la rivière, soit des grimpeurs dans les falaises. En ce dimanche de Pâques, nous entendons aussi malheureusement parfois les motards sur la route sur l'autre rive. Nous nous arrêtons à la Croze pour déjeuner. Il s'agit d'un hameau de quelques maisons, non habité, mais bien entretenu, qui a l'air d'être utilisé par des gens de passage ou des groupes. Nous devinons comment il est ravitaillé : de la route sur l'autre rive, via une barque ou une petite nacelle sur un câble. Après déjeuner, premiers ricochets sur le Tarn. L'après-midi, selon les versants, le sentier passe alternativement par des zones de végétation humide tapissées de mousse et de verdure où il fait frais et par des zones plus arides et sèches où il fait presque chaud (surtout pour Antoine... ooohhh j'ai chaud.... grgrgr j'ai froid ....). Mais il est vrai que la différence est flagrante en cette saison. Après le Pas-de-Soucy sur le Tarn en contre bas, zone infranchissable en kayak, Les Vignes et son pont apparaissent au loin. L'accueil à l'auberge du village est agréable. Après un petit tour au moulin et des jeux sur la plage de galets, nous regagnons nos appartements pour le dîner et une bonne nuit.
Lundi 10 avril 2023 : Les Vignes - Le Rozier
18,5 km, +890 m, -950 m, 6h50 sans les "grandes" pauses
Le ciel est un peu voilé ce matin. Nous partons juste après le petit déjeuner, assez tôt. Aujourd'hui, nous regagnons les hauteurs et le causse. Pour cela, à partir des Vignes, nous empruntons un petit sentier coupant les lacets de la départementale, mais pendant 1 km, nous devons la suivre. Au lacet où nous devons quitter la route et reprendre le sentier, nous hésitons. Le château de Blanquefort apparaît sur la carte mais nous ne le voyons pas. Nous pensons que le sentier que nous voulons prendre part directement du bout du lacet mais après un repérage sur quelques centaines de mètres, cela paraît étrange. Nous rebroussons chemin (pour la première fois aujourd'hui...), regagnons la route, consultons mieux la carte, le GPS, et effectivement, le sentier (marqué jaune) monte plus loin sur la droite de la route par une rampe en pierre. Peu après, nous découvrons le château (ruine), au sommet du piton rocheux, juste au-dessus du lacet de la route. Nous regagnons les premières pierres et faisons notre première pause de la journée. Nous poursuivons et arrivons sur le causse, boisé. A un moment, le chemin n'est pas évident, mais nous suivons la trace GPS qui nous ramène sur le balisage jaune. Nous enchainons jusqu'à la Bourgarie. Pause déjeuner au soleil. Non loin des falaises, nous observons nos premiers vautours d'assez près. Cet après-midi, nous prévoyons de rester sur les sentiers en corniche pour passer aux points remarquables. Le premier d'entre eux est le Pas de l'Arc. Nous ne le trouverons jamais ! En fait, le sentier "officiel" est balisé en jaune. Mais après 300 m environ, un sentier plonge à droite avec une croix jaune mais un panneau "Pas de l'Arc" 150 m. Le panneau est sur un rondin en bois non planté au sol. Il est posé sur le bas-côté et semble indiquer le sentier avec la croix jaune. Nous plongeons donc sur la droite. C'est raide. Au bout d'un moment, toujours pas de Pas de l'Arc. De plus, nous ne savons même pas à quoi ça ressemble ! Nous nous arrêtons car nous descendons vraiment beaucoup et les 150 m semblent dépassés. Dans cet environnement, sur une corniche et entouré de falaise, je n'ai pas trop confiance en le GPS qui peut être imprécis. Nous remontons au sentier principal et continuons. Après 500 m, nous apercevons une énorme arche. Le Pas de l'Arc ? Non ! La Baousse del Biel (vu en photo sur internet pour confirmer car ça capte...), le deuxième point d'intérêt de ce sentier. Il est assez impressionnant vu d'ici ! Pause barre aux noix. Le sentier continue en corniche souvent en milieu de falaise. Les kilomètres ne défilent pas vite, ce n'est pas très roulant avec de nombreux rochers, des descentes et des montées. Nous arrivons finalement au Cinglegros. Nous ne savions pas vraiment ce que c'était, mais sur la carte, cela apparaissait comme un endroit non boisé et en regardant bien, entouré de falaise. En fait, il s'agit d'une énorme protubérance rocheuse un peu à l'écart de la falaise dans laquelle nous évoluons actuellement. La surprise du jour, c'est que pour redescendre dans les gorges, et regagner le Tarn et Le Rozier depuis cet endroit (c'est ce qui était prévu), le sentier plonge à droite dans la falaise... par des échelles, et pas des petites... nous les voyons ensuite remonter en face pour le sommet de Cingleros, mais celles-ci, nous n'aurions pas à les prendre. Nous hésitons avec le fait de retrouver le GR6 sur les hauteurs du causse, qui, lui, rejoint de toute façon Le Rozier, mais ça a l'air plus long. Bon on tente. Après 3 échelles, quelques passages avec des armatures métalliques, et quelques acrobaties, nous arrivons au pied de la barre rocheuse. Ouf ! Ensuite, le sentier n'est pas balisé pour la descente vers le Tarn, mais cette fois, le GPS nous tire bien d'affaire en nous confirmant quel chemin prendre. Nous déroulons jusqu'en bas. Antoine avance vite... nous avons du mal à suivre. Après 15 kilomètres et 6 heures de marche sur des sentiers pas faciles, nous arrivons finalement au fond des gorges. Nous finissons par le GR6, facile, sur 3,5 km. Au Rozier, c'est la récompense. Hôtel et restaurant au Michelin après la saucisse frites d'hier soir et la viande immangeable de l'avant-veille, c'est l'extase. Dans l'annexe de l'hôtel (ancienne poste), Antoine découvre le billard.
Mardi 11 avril 2023 : Le Rozier - La Viale
13,6 km, +800 m, -260 m, 5h05 sans les "grandes" pauses
Ce matin, après un bon petit déjeuner et deux parties de billard, nous repartons sur les chemins. Juste après la sortie de l'annexe, nous passons sur le pont ou Elodie devait faire son gage suite à une défaite au jeu des petits cochons (Faire la poule avec son sac à dos en partant). Nous nous arrêtons au dépôt de pain et entamons la montée sur le GR6 vers Capluc. C'est raide ! Nous continuons sur ce même sentier après ce célèbre rocher surplombant Le Rozier et, en pleine discussion sur les lois et la constitution française, nous loupons le sentier vers le GRP que nous souhaitions prendre. Demi-tour, après une barre aux noix, pour 300 m. Le sentier passe ensuite à flanc de falaise avec des vues vertigineuses sur les gorges mais aussi sur des formations rocheuses spectaculaires. Nous passons notamment par le vase de Chine et le vase de Sèvre. Le sentier plonge ensuite à droite dans une sorte de cheminée assez large et facile pour arriver vers le balcon du vertige. Nous y retrouvons deux photographes de vautours. Derrière une barrière métallique de 2 mètres de large construite en 1911 par Monsieur Martel, des centaines de mètres de vide à pic... Nous pique-niquons un peu plus loin à l'abri du vent. Nous observons à la jumelle deux vautours, un sur la paroi et un au sommet d'un arbre. L'après-midi, changement d'ambiance. Nous regagnons le plateau et marchons maintenant dans des forêts de pins envahis de chenilles processionnaires. Avant d'arriver à La Viale, nous passons par les arches de Saint Pierre, un village protohistorique et la grotte de l'homme mort. Attention, à la Viale, il y a deux gîtes... dont un n'est pas un gîte d'étape... ! C'est une personne qui tricote dans un champ qui me l'a dit :-)
Mercredi 12 avril 2023 : La Viale - La Malène
14,2 km, +210 m, -640 m, 3h30 sans les "grandes" pauses
Le temps est très nuageux ce matin. La pluie est annoncée pour l'après-midi. Et ça s'est bien refroidi. Cependant, l'étape est facile et nous pensons bien ne pas finir tard. Elle consiste à traverser la partie ouest du causse du sud au nord, en restant sur le plateau, pour boucler notre boucle et rejoindre La Malène. Ce sera donc presque plat, très peu vallonné, avant de descendre vers le village en fin d'étape. La partie ouest du Causse Méjean est assez boisée (essentiellement des pins avec les fameuses chenilles), contrairement à la partie est, plus fidèle à ce que l'on se représente du Causse des dépliants publicitaires (paysages ressemblant aux "steppes mongoles"...). L'étape est donc moins belle que les précédentes même si nous avons quelques vues sur les étendues boisées du Causse. En tout cas, nous sommes seuls au monde aujourd'hui. Juste avant Rieisse et le pique-nique, le retour des vautours au loin nous confirme la proximité des gorges. Le sentier pour redescendre à La Malène (hors GRP pourtant) est agréable et moins raide qu'attendu. Nous arrivons vite à La Malène. Avant de rejoindre notre prochain gîte (en voiture cette fois), nous avons le temps de visiter une magnifique grotte, l'Aven Armand, de goûter à une spécialité locale, le gâteau à la broche etde faire le plein de fromages de brebis à la fromagerie. Demain, après les avoir observés tout au long de ces 4 jours de randonnée, ce sera la visite de la maison des vautours, histoire d'en apprendre un peu plus sur eux.
