Mercredi 11 août - Sur la crête du Continental Divide
29,1 km, dénivelé + 1180, - 700
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Ce matin, nous déjeunons les restes de la veille. Nous n'avons pas très bien dormi et n'avons pas assez de courage pour cuisiner un vrai petit-déj. Puis l'un des propiétaire de l'hôtel nous reconduit avec Todd dans sa jeep jusqu'au trail. John partira un peu plus tard car il n'a pas fini de manger tous ses pancakes. Nous commençons la marche en discutant avec Todd. Le chemin monte progressivement, il fait beau et ça passe vite.
A midi, nous arrivons sur la crête où nous rejoignons le Continental Divide Trail car pendant les prochains jours les deux trails sont communs ; nous allons suivre le Continental Divide, la ligne de partage des eaux. Nous retrouvons Ken et Rachel qui font une rando à la journée avnt de partir pour le Washington. Après un rapide déjeuner sur la crête qui offre une vue magnifique, nous repartons.
Le temps s'est couvert et il pleuvine. En début d'après-midi nous arrivons à la fin du segment 15. La plupart des fins et débuts de segments sont accessibles en voiture et il y a souvent un panneau explicatif et un petit parking. Il y a une ou deux voitures et lorsque nous repartons, nous sommes suivis par un jeune chien, impossible de nous en débarrasser, non seulement il nous suit mais il part aussi parfois devant et nous attend ! Au bout de 2 miles, il est toujours là et nous commençons à craindre qu'il nous suive jusqu'au bout et ne retrouve pas son chemin. Du coup, Stephane repart au parking suivi de près par le chien. Il y retrouve ses maîtres, un jeune couple qui n'avait pas l'air de s'inquiéter ! Au retour de Stephane, il fait de nouveau beau et nous continuons notre chemin jusqu'au Silver creek, seul point d'eau du segment.
Pour accéder à la rivière, nous devons nous écarter du chemin pour 0,5 km, le chemin descend donc pour l'aller pas de souci. Nous pensons pouvoir camper au bord de la rivière mais une fois en bas nous nous rendons compte que ce n'est pas possible donc après avoir pris nos 4 litres d'eau, nous remontons jusqu'au trail où nous installons notre campement. Nous sommes rejoints peu après par John. Nous dînons autour d'un feu ; il fait nuit et avec nos lampes frontales nous voyons tapis près des arbres deux yeux qui nous fixent : ils ont l'air haut et assez écartés. Nous nous demandons ce que ça peut être ; je pense à une biche car j'en ai vu dans la soirée, John suggère un "mountain lion" et Stephane un ours ... La soirée est fraiche, et la "bête" ne nous donne pas très envie de rester dehors. Après avoir accroché notre nourriture dans un arbre, nous nous couchons !
Jeudi 12 août - La montagne à vaches
29,6 km, dénivelé +940, -1000
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Comme hier soir, il fait très beau ce matin mais il y a encore pas mal de vent. Juste au moment où nous partons, en l'espace d'une minute un énorme nuage noir poussé par le vent arrive : la température chute, il pleuvine et c'est presque le brouillard ! Heureusement cela ne dure pas et après une demi-heure de marche, il fait de nouveau beau. Le chemin dans la forêt est facile et à midi, nous mangeons en compagnie de John au bord d'une rivière, dernier point d'eau avant un lac 12 miles plus loin.
Lorsque nous apprêtons à repartir le temps se couvre et il pleut ; finalement ça ne dure pas ; le soleil revient mais il reste quelques nuages noirs au loin ... Nous remontons la rivière le long d'une vallée et soudain c'est l'orage : éclairs, tonnerre, pluie puis grêle. Je vois Stéphane courrir pour s'abriter sous un arbre ; moi, je ne peux plus avancer, la grêle me fait trop mal à la tete et aux mains, du coup, je m'accroupis et protège mon dos et ma tête avec mon sac. Ca ne dure pas longtemps, mais le sol est tout blanc, recouvert de grêlons plus gros que des billes.
Nous reprenons le chemins et traversons des prairies où paissent des vaches. Après avoir traversé une longue prairie (un faux plat ascendant qui nous parait sans fin), il nous reste encore 7 miles pour arriver à Baldy Lake.
Le chemin, au milieu de la forêt, nous semble interminable et nous n'en pouvons plus quand nous arrivons au croisement du trail et du chemin qui descend au lac ... encore un peu moins d'un kilomètre et nous arrivons à un magnifique lac de montagne. Ce soir nous ne trainons pas, après un petit décrassage et le repas, c'est direct dans le duvet.
Vendredi 13 août - Trail Angel
27,9 km, dénivelé +780, -1200
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Lorsque nous rejoignons le trail, nous voyons que John est déjà parti (il avait préféré dormir au croisement). Ce matin, nous avons prévu de faire 16 km avant de nous arrêter pour le déjeuner ; sur la carte le chemin nous paraissait assez facile. En fait, c'est une succession de ups and downs particulièrement pénible et fatigante en plus il n'y a aucune vue : ce sont des petites collines boisées que nous montons et descendons les unes après les autres. J'ai faim et je pense aux pancakes que John mangeait quelques jours plutôt et que j'avais eu la fainéantise de cuisiner. Ca m'obsède. Stephane lui pense au trail mix (mélange de fruits secs, cacahouètes ...) ; il se dit qu'il aurait dû en acheter plus (le paquet a duré à peine 2 jours) ... Bref, c'est pas la forme ; du coup on essaie de se remonter le moral en pensant aux pâtes qu'on va se cuisiner à midi. Plus que 2 miles de descente et on y est.
Quand nous arrivons en bas, nous apercevons une grande tente et nous sommes accueillis par Apple, un Trail Angel. On en avait entendu parler mais on ne savait pas vraiment où il était. John est déjà là. Nous nous asseyons dans des fauteuils bien confortables, à l'ombre, un soda frais dans une main, des cookies dans l'autre. C'est le bonheur ! Les Trail Angels, sont des gens extraordinaires, juste pour aider les hikers, ils se mettent le long des chemins pour leur apporter à boire et à manger, parfois ils les hébergent le temps d'une lessive et d'un copieux repas ... La plupart du temps gratuitement ou sinon contre une donation. Sur le colorado trail, il n'y a que lui car c'est un petit trail mais les trail angels sont très nombreux sur le Pacific Crest Trail et l'Appalachian Trail. D'ailleurs, Apple n'est là quand juillet et août, pendant 5 autres mois il est sur l'AT. Nous dicutons pendant plus d'1h30, difficile de repartir !
La veille, Apple a conduit les deux jeunes du New-Jersey que nous avions rencontrés aux Hot Springs un peu plus loin (comme ils étaient en retard sur leur planning, ils ont voulu sauter deux segments) ; du coup, ils lui ont laissé de la nourriture dont ils n'avaient plus besoin et Apple nous la propose. Nous prenons deux sachets de trail mix et un gros paquets de fruits secs. Le moral est au beau fixe ! Nous repartons enfin. Nous nous arrêtons quelques miles plus loin pour faire le plein d'eau ( il n'y en a plus pendant les 21 prochains miles) et manger quelques crackers avec du fromage, nous gardons les pâtes pour plus tard. La pause avec le trail angel nous a un peu retardé et du coup nous nous arrêtons pour la nuit plus tôt que prévu.
Samedi 14 août - La journée de la soif
27,8 km, dénivelé +590, -670
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Hier, il n'a pas plu du tout de la journée ; c'est la première fois en 25 jours ! Aujourd'hui, c'est bien parti pour être pareil, grand ciel bleu et pas un seul petit nuage. Ce n'est pas de chance, car tout le chemin se fait au soleil et en plus il n'y a pas d'eau avant un peu plus de 25 km !
En fin de matinée, nous suivons une route et dans un virage nous voyons de l'eau en contrebas. Nous sommes pressés de continuer et du coup nous ne vérifions pas s'il s'agit d'un petit cours d'eau ou d'eau croupie ... dommage ! A midi, il ne nous reste qu'un litre d'eau et 7 miles à faire ... Nous traversons les prairies en pensant à nos sodas d'hier "Pourquoi est-ce qu'on en a bu qu'un seul ?"
Enfin nous arrivons à la rivière Chochetopa, tant attendue. Pas de soda, mais de la bonne eau fraiche. Nous sommes tellement bien au soleil, les pieds dans l'eau que nous décidons de nous arrêter là pour la nuit.
Dimanche 15 août - Chochetopa river
22,6 km, dénivelé +650, -260
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Aujourd'hui, nouis remontons la rivière Chochetopa jusqu'à la base de San Luis Peak, un 14er. Comme les deux derniers jours, il fait très beau. Le matin, nous suivons la rivière un peu en hauteur.
En fin de matinée, nous rencontrons une cavalière qui a perdu son chien ; peu après qu'elle soit repartie, le chien vient vers nous ; nous l'attrappons pour lui ramener en pensant qu'elle nous donnera peut-être quelque chose à manger pour nous remercier (il y a une semaine, nous avons rencontré une cavalière qui nous a donné un paquet de noix de cajoue) ; la faim nous fait un peu délirer ! Peu après, nous la retrouvons et lui rendons son chien mais pas de friandise en récompense !
Nous continuons le chemin plus près de la rivière et de plus en plus proche des montagnes avant d'établir notre campement non loin du début de la montée pour San Luis Peak que nous espérons faire demain. La vallée est très sauvage et nous espérons voir quelques animaux. Nous sommes rejoints par un retraité qui fait également le Colorado trail mais qui peine un peu plus que nous ...
Lundi 16 août - Deers, elks ... mais toujours pas d'ours
12,1 km, dénivelé +500, -620
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Réveil très matinal pour l'ascension de San Luis Peak. Le ciel est nuageux ; pendant que nous finissons de remonter la vallée alors que le soleil se lève, nous voyons des biches, cerfs et élans. C'est superbe, il manque que le soleil !
Nous commencons la montée mais au lieu de se dégager, le ciel s'assombrit et les nuages sont de plus en plus noirs et épais : nous faisons demi-tour. Nous continuons le trail et sommes désormais dans le brouillard !
Nous devions marcher encore une journée avant d'arriver à une route qui mène à Creede mais nous arrivons à un chemin qui mène à une piste qui au bout de 10 miles arrive à Creede donc nous changeons notre planning : à nous les burgers ! Après une demi-heure de descente, nous arrivons à la piste et nous ne tardons pas à croiser une voiture. C'est Debbie, qui raccompagne Todd sur le trail ! Elle nous dit de l'attendre, dans quelques minutes elle nous prendra dans sa voiture. Elle nous évite ainsi 10 miles. Debby fait la navette tout l'été pour les randonneurs contre quelques dollars. En même temps, elle nous fait une visite guidée car la route est bordée d'anciennes mines d'argent. Il reste des batiments, des routes dans des gorges très profondes à flanc de montagne.
Mardi 17 août - Creede, journée de repos
Comme d'habitude, nous profitons de cette journée de repos pour manger, faire la lessive, manger, consulter internet, manger, faire les courses, manger, visiter, manger et manger. La petite ville de Creede est très agréable : au pied des montagnes qui abritent d'anciennes mines.
