Après la Route des Grandes Alpes réalisée en 2014, je me lance sur la traversée des Pyrénées par la route des cols en 2017.
J'ai sept jours. Avant le départ, confiant, j'organise mes étapes grossièrement et m'aperçois que ce devrait être faisable avec des étapes de 100 à 120 km par jour. C'est le genre d'effort que j'ai déjà fait en 2014 dans les Alpes et tout s'était très bien passé ... mais c'était sans compter les conditions climatiques défavorables et surtout un syndrome rotulien apparu dès le 3ième jour :-( Récit et photos.
Voici l'itinéraire prévu :
La trace prévue de la traversée des Pyrénées par la route des cols sur Google Map
Le profil prévu de la traversée des Pyrénées par la route des cols
Voici l'itinéraire suivi :
La trace suivie de ma traversée des Pyrénées par la route des cols sur Google Map
Le profil de ma traversée des Pyrénées par la route des cols
- Distance totale : 415 km au GPS
- 4,5 jours de vélo
- Moyenne journalière : 92,2 km
- Dénivelé positif : 9320 m au GPS
- Logement : 1 bivouac, 3 auberges / hôtels
- Matériel : Vélo de randonnée Fahrradmanufaktur T700 "amélioré" (Voir Rubrique Matériel Vélo) avec 2 sacoches arrière (Matériel de bivouac) et 1 sacoche de guidon.
08 août 2017 : Tarnos - Saint-Jean-de-Luz
35,9 km, +370 m, -380 m
La trace de l'étape sur Google Earth
Ma tante vient me chercher à l'aéroport de Biarritz. Ca c'est vraiment sympa. Nous mangeons un bout chez elle et elle me conduit chez la personne qui m'a gardé mon vélo depuis maintenant 15 jours et la fin de notre vélodyssée avec Elodie et Antoine. Il pleut tellement à l'arrivée chez elle que nous ne sortons pas tout de suite de la voiture ! C'est l'occasion d'aller lui chercher une petite fleur pour la remercier. Je récupère le vélo, le prépare et je pars. Je refais la partie Tarnos - Bayonne que je connais (très moyen en zone industrielle) et continue le long de la côte basque vers le Sud. Je n'ai pas téléchargé la trace de cette partie car je pensais le chemin évident. Mais en fait, après Biarritz, c'est la galère. J'en prends plein la poire (pluie et vent) et je perds souvent la véloroute. Je me perds et zigzague dans les villages. Je termine finalement par la grande route et arrive à Saint-Jean-de-Luz. Pas trop envie de bivouac ce soir. Froid, fatigue du voyage … et je veux partir sur de bonnes bases dès demain matin. Je trouve un hôtel à Saint-Jean-de-Luz via l'office du tourisme. Tapas et dodo.
09 août 2017 : Saint-Jean-de-Luz - Col de Bagargui
105 km, +2710 m, -1520 m
La trace de l'étape sur Google Earth
Le profil du Col de Saint Ignace depuis Ascain
Le profil du Col d'Oxtondo depuis Ainhoa
Le profil du Col d'Izpégui depuis Erratzu
Le profil du Col de Bagargui depuis
Aujourd'hui, le temps s'annonce guère mieux qu'hier. Je pars de Saint-Jean-de-Luz sous la pluie. La route est plate jusqu'à Ascain et le premier col, très court, le col de Saint Ignace, duquel part le petit train de la Rhune ... qui est dans les nuages. Derrière, je plonge vers Sarre. De là, direction l'Espagne et le col d'Oxtondo. Encore un col relativement facile. Je mange mes sandwichs au sommet mais il fait froid. Je ne m'attarde pas. L'enchaînement avec le col d'Ispéguy est rapide. Je rejoinds ensuite Saint-Jean-Pied-de-Port par la vallée mais il y a pas mal de montées quand même. L'approche vers le col de Bagargui est longue. Mais voici enfin le premier "vrai" col du voyage. C'est dur en fin de journée ! Je n'en vois pas la fin. Je pense alors m'arrêter en cours de montée, à un premier col, où je pense qu'il y a un gîte ... mais rien ! Je continue. Des touristes me donnent de l'eau car je suis juste. Il n'y a rien au sommet du col suivant ?! Je ne comprends rien. Il y a 36 noms de col différents sur cette route ! Ensuite ça redescent sur quelques kilomètres et je demande à un bar resto en bord de route où est ce foutu gîte ?! Il est finalement à 700 m du prochain sommet. C'est répartit pour 7 km de plus. J'en peux plus ! Effectivement, à 7 km, il y a l'accueil auquel je peux me renseigner. Il est 19h. Le gîte est complet. Par contre je peux planter ma tarptent (« pas trop au milieu des chalets des vacanciers s’il vous plaît » mais bon ... si c'est là ou c'est plat !). Le resto à proximité est le bien venu. Feu de bois ! Dur dur de rentrer à la tente sous la pluie et le froid.
10 août 2017 : Col de Bagargui - Laruns
96,9 km, +1700 m, -2570 m
La trace de l'étape sur Google Earth
Le profil du Col d'Ichère depuis Arette
Le profil du Col de Marie Blanque depuis Escot
Il a plu vraiment toute la nuit. La tarptent n'a pas trop pris l'eau mais c'était limite. Le rangement du camp est humide ... et que dire de la descente ! J'y vais vraiment prudemment. C'est raide ! Lorsque de me retourne pour voir les pourcentages de la montée, je vois parfois 12 %, voire 13 % sur 1 km. Dommage que ce soit tout bouché car le paysage a l'air vraiment beau. Le premier col de la journée est le col d'Ichère. Il n'est pas noté sur ma carte et je ne le vois pas arriver ... je n’arrive au pied qu'après 50 km dans la vallée et la campagne avoisinante. Il est court. Il pleut toujours ! Je suis trempé depuis hier matin maintenant. Ca caille dans les descentes ! C'est un peu galère. Ensuite, arrive le col de Marie Blanque. Je le redoute ! Les 4 derniers kilomètres sont entre et 10 et 13 % mais ça passe ... tout en vélo ! J'aurais tout de même mis pied à terre 3 fois dans les 4 derniers kilomètres. Ensuite, il me reste la descente et 10 km de vallée pour rejoindre Laruns. Et un hôtel (que j'avais pris soin d'appeler le matin, je ne me voyais pas bivouaquer à nouveau sous la pluie). Je fais étape alors au pied de l'Aubisque. Inutile de continuer avec ce temps et de toute façon j'ai déjà fait 100 km et ça tire dans le genou. J'arrive à 16h. Opérations douche et séchage !!!
11 août 2017 : Laruns - Sainte-Marie-de-Campan
101 km, +3000 m, -2730 m
La trace de l'étape sur Google Earth
Le profil du Col d'Aubisque depuis Laruns
Le profil du Col du Tourmalet depuis Luz-Saint-Sauveur
Ce matin il fait beau ... enfin il ne pleut pas et le soleil n'est que légèrement voilé. Aujourd'hui, j'ai le secret espoir de faire Aubisque / Tourmalet / Aspin et en tout cas au minimum Aubisque / Tourmalet. La montée du col d'Aubisque est super ... et on voit le paysage ! Malgré sa faible altitude (1709 m), le sommet fait "Haute montagne". Par contre au départ du col pour la descente, il y a quelque chose qui cloche avec mon genou droit. Déjà hier en fin de journée, j'avais une gêne. Ca se confirme avec les premiers coups de pédale vers le col de Soulor. Début de tendinite, c'est maintenant sûr. Par contre la partie Aubisque - Soulor est superbe ... mais un peu gâché par ma douleur et mon inquiétude. Je plonge ensuite vers Argeles - Gazost. Là, je pense trouver un resto pour me faire des pâtes mais je n'en trouverais qu'un 5 km après sur la route. Le genou ne s'arrange pas. Sur le plat ou en montée, c'est pareil. Je rejoins Luz-Saint-Sauveur par des gorges en faux plat montant. Luz est le point de départ du Tourmalet. C'est parti. 19 km de montée. Le début est moyen avec une route large et de longues lignes droites qui montent ... ça va physiquement mais j'ai mal. C'est un peu frustrant. Puis je commence à avoir des vues intéressantes sur le paysage. Les 10 derniers km sont vraiment chouettes. Par contre, il y a énormément de voitures (je n'avais pas vécu cela dans les Alpes) et la route n'est vraiment pas large au sommet. J'arrive au col ... dans le brouillard ... avec le genou en vrac. J'ai même du mal à descendre et à remonter sur le vélo. On ne voit rien du côté de la descente. Un anglais, voulant éviter le brouillard et le froid, me demande s’il peut rejoindre Lourdes par le côté où je suis monté. Bah oui surement ?! En tout cas, ça caille vraiment et la fatigue et le moral en berne à cause du genou n’arrange rien. Heureusement, j'ai mis des journaux sous ma polaire (conseillé et donné par le resto de midi) et ça c'est vraiment efficace, je n’aurais pas pensé à ce point. Dans la descente je mets fin à mon projet de la journée en appelant un hôtel à Sainte Marie de Campan ... ils ont une chambre ... et de la glace. Par contre toujours pas de pharmacie.
12 août 2017 : Sainte-Marie-de-Campan - Cierp
75,6 km, 1540+ m, -1940 m
La trace de l'étape sur Google Earth
Le profil du Col d'Aspin depuis Sainte-Marie-de-Campan
Le profil du Col de Peyresourde depuis Arreau
Ce matin, je me lève avec l'idée de d'abord faire un premier test pour le genou. Je prends tout de même la route en direction du col d'Aspin. Dès le premier kilomètre, ca tire vraiment. Je m'arrête et m'interroge. Après quelques allers retours sur la route (je ne veux pas trop avancer sachant que si il faut que je fasse demi tour, il faudra que je remonte un peu ... bref j'en suis là ...). Je décide d'arrêter. Je fais demi-tour. Puis réessaye encore. Ca va un peu mieux. Je continue sur ma lancée dans le bon sens. Ca a du chauffer. Ca tire, ca pique, mais c'est supportable. J'arrive à Payolle et quand je me retourne, je vois le Pic du Midi ! Enfin ! C'est superbe. A partir de là, ca monte plus raide. Le sommet est bien dégagé. Très joli col ... et avec le grand beau temps, ca change tout. Je plonge sur Arreau et sa pharmacie. Voltarène et ibuprofène. Je continue "sous médoc" pour voir si ca va mieux. Ce qui fait le plus mal, ce sont presque les plats ou faux plats montants entre les cols. J'arrive tant bien que mal au pied du col de Peyresourde. Depuis Arreau, j'ai décidé de « skiper » le col d'Azet mais aussi le col du Portillon pour arriver au pied du col de Mente et "respecter le planning". Je souffre toujours dans le col. Je pique nique au sommet. Il fait bon aujourd'hui ! Descente vers . De là, je laisse donc le col du Portillon et prends la vallée. Et là, c'est un calvaire. Malgré le faux plat descendant, je ne peux plus pédaler ni même plier la jambe droite sans une douleur très vive. Je continue tout de même jusqu'à Cierp avec la jambe gauche et décide de m’arrêter définitivement. Je ne prends plus de plaisir sur le vélo. Je ne me sens plus libre de faire les kilomètres que je souhaiterais en pleine forme comme par exemple continuer jusqu’au col de Mente et y bivouaquer. Et je ne veux pas aggraver la blessure sachant que je sens bien que le tendon dit « stop ». Reste à apprendre de cet échec. A chaud, je ne vois pas ce que j'ai fait de mal. Surement un manque d'entrainement "spécifique vélo" sachant quand même que je ne suis pas sûr d'en avoir fait moins qu'avant ma traversée des Alpes en 2014 (qui s'était très bien passée). Je rentre retrouver Antoine et Elodie (Cierp – Saint-Gaudens en bus ; Saint-Gaudens - Toulouse en TER ; Nuit a Toulouse puis Toulouse - Lyon en TGV avec vélo à démonter dans une housse, achetée un extremis a Décathlon). Je reviendrai pour finir ... un jour, rdv à l'arrêt de bus de Cierp Centre ... ou peut être à Arreau pour enchaîner Azet / Peyresourde / Portillon avant Mente ... comme prévu.
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